L'organisation d'un Grenelle de l'environnement par le gouvernement Fillon n'est ni sérieuse ni crédible. Elle n'est pas sérieuse de la part d'un Président qui vomissait il y a quelques jours
encore Mai 68 et ses accords de Grenelle. Elle n'est pas crédible de la part d'un chef d'État et d'un parti dont le programme électoral lui a valu la note déplorable de 8,5/20 lors de l'évaluation
réalisée par les ONG, aujourd'hui conviées à la table officielle et pourtant peu soupçonnables de nourrir des logiques d'extrême-gauche, regroupés au sein de l' « Alliance pour la planète ».
Tentative de récupération Ce projet d'accords de Grenelle de l'environnement constitue une tentative d'OPA sur le monde de l'écologie. Il s’agit d’une offensive pour vider l'écologie de son
discours social, politique et philosophique. Il vise à réduire l'écologie politique à une logique d'accompagnement du programme économique néolibéral de ce gouvernement. Cette initiative est aussi
la preuve que l'opération du pacte écologique de Nicolas Hulot, qui conseillait déjà l'ancien Président Chirac en matière d'écologie, a été téléguidée par les sociétés sponsors de sa Fondation
proches de l'UMP et du nouveau Président de la république. Contre l'écologie-spectacle Nous refusons de voir l'écologie se transformer en un rapport consumériste à la nature. L'écologie est autant
inséparable de son contenu politique qu'indissociable de son contenu social. Elle s'oppose frontalement à la logique productiviste du « travailler plus pour gagner plus » qui a été au centre de la
campagne présidentielle de ce gouvernement. L'écologie est incompatible avec la volonté forcenée de relancer la croissance. Cette course à la croissance illimitée est autant une impasse
scientifique qu'un péril social et humain. L'écologie n'est pas dissociable des choix économiques et techno-scientifiques. Elle ne s'accommode ni des options néolibérales ni des choix de société
productivistes. Les intérêts de la grande distribution ou de TF1 ne sont pas ceux de la nature ou de l'humanité. Par nature, l'écologie politique ne peut pas être consensuelle car elle impose à
faire des choix. Double danger Ces pseudo-accords de Grenelle constituent donc un double danger. Danger de dilution de la question environnementale, comme le prouve déjà le Ministère Borloo où
l'écologie dépourvue de budget propre pèsera bien peu aux côtés des bastions des transports et de l'énergie. Danger de détournement de la question écologique en promouvant des solutions qui ne
feront qu'alimenter les régressions environnementales et sociales. Par exemple, la promotion massive des agrocarburants relève d'un véritable crime contre les 2 milliards de paysans pauvres dans le
monde alors que la sécurité alimentaire n'est pas assurée. Nous nous opposons à toute instrumentalisation des enjeux environnementaux pour soutenir une politique qui prend aux plus faibles pour
donner aux plus gros. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ Qu'en pensent les messins ? Ça vaut le coup de le savoir. Rendez-vous samedi 6 octobre
à 18h au café Repaire des amis de '" Là-bas si j'y suis" de Metz, 2 rue Vigne saint Avold ( 30m de la Place des Charrons).
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ Le même jour à Lyon a lieu un contre-sommet de l'écologie face à la farce des pseudo accords d'un faux
Grenelle de l'environnement, Pour mettre en accusation un gouvernement dont les premières mesures ne sont pas écolo-compatibles (défense des OGM, nucléaire, tout-routier). Pour entrer en résistance
théorique et pratique contre la course à la croissance folle, le productivisme, le néolibéralisme. Pour promouvoir une écologie politique face à une écologie des bons sentiments et de
l'accompagnement qui ressemble davantage aux soins palliatifs qu'à une réorientation de nos façons de vivre, de produire et de consommer. Ce contre-sommet réunira des associations qui luttent
depuis des années sur le terrain, des intellectuels, des universitaires, des scientifiques et des politiques. Il se donnera pour objectif de définir les véritables priorités si nous voulons
vraiment concilier les contraintes environnementales avec le souci de justice sociale par un retour au politique. Un livre collectif à l'occasion du Contre-Grenelle de l'environnement : Pour
repolitiser l'écologie, en librairie en octobre « La première opération d’envergure du sarkozysme triomphant est une attaque contre le monde de l’écologie. La convocation du Grenelle officiel de
l’environnement est une tentative d’OPA de la droite, des milieux d’affaires et des réseaux techno-scientistes sur les questions environnementales. Cette opération dangereuse ne pouvait rester sans
réaction. L’organisation d’un contre-Grenelle permet de marier ceux qui refusent depuis le premier jour toute compromission avec ce pouvoir et ceux qui ont cru ou croient encore utile d’être
présents au Grenelle officiel, sans se faire aucune illusion et en sachant qu’il n’y a pas d’accord possible entre les tenants du système productiviste et la défense d’une véritable écologie. Ce
livre, qui réunit de grands acteurs de l’écologie, met en accusation ce gouvernement et son idéologie non « écolo-compatibles ». Il défend l’idée d’une écologie politique reposant sur des choix de
société, au moment même où les partisans d’une écologie dépolitisée parlent de logique du « gagnant-gagnant ». Nous ne pouvons accepter que la pauvreté devienne la nouvelle variable d’ajustement du
système productiviste capitaliste alors que l’état de la planète prouve son échec. Il ouvre aussi les dossiers tabous et dévoile ce que seront les grands enjeux de l’écologie au xxie siècle, les
forces en présence et les marges de manœuvre. Un livre pour penser et agir au cœur d’une écologie politique au service du plus grand nombre. » Pour repolitiser l'écologie, collectif, 160 pages, 8 €
Commander La Décroissance n°42 « Le Grenelle des dupes » « Le journal La Décroissance est à l’initiative de l’organisation, le 6 octobre 2007, du contre-Grenelle de l’environnement face à la
convocation du Grenelle officiel. Notre contre-Grenelle produit ses effets bien avant sa réunion, puisque plusieurs acteurs du Grenelle officiel ont déjà choisi de nous rejoindre pour penser et
agir autrement. Disons-le franchement : notre but est de dynamiter le Grenelle officiel en dénonçant la supercherie, en montrant qu’il est plus que jamais possible et nécessaire de faire dissensus
pour sauver l’écologie politique et œuvrer de concert pour résoudre les questions sociales et environnementales, bref en construisant, avec tous ceux et toutes celles qui le souhaitent, une
véritable alternative aux associations pour qu’elles quittent cette mascarade verte... » La décroissance n°42, septembre 2007, 2 €.