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Discussion passionnée et passionnante ! Pour tout dire, ce fut même par moments un joyeux b-rdel !!! 
Cette synthèse est une tentative d'en rapporter la teneur de la façon la plus cohérente possible.
Commençons par rappeler le thème du débat :
"Après la fin des trente "glorieuses", voici que s'annonce celle des quarante "gaspilleuses" (avec les dégâts que l'on sait, dont certains irréversibles). L'ère qui vient sera-t-elle celle, mortifère, des "calamiteuses" ou celle, salutaire, des "respectueuses" du vivant ?"
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Difficile de contester la fin de l'ère des "gaspilleuses". Les dérèglements climatiques, la mise en danger de la biodiversité, les injustices sociales qui font se révolter les peuples, ... tout cela marque un obligatoire changement de comportement, qu'on le veuille ou non. Et ce sont les peuples qui en prennent le plus conscience, plutôt que les z'élites aveuglées par leur faim insatiable de plus de croissance, plus de richesses, ... - le personnage de l'illustration de l'affiche en est le symbole.
La fin d'une ère ne se fait pas sans remous, ni en seulement quelques jours. Il se pourrait bien, l'Histoire le confirmera ou l'infirmera, que le mouvement des "gilets jaunes" soit un des éléments représentatifs de ce bouleversement.
Comme nous l'avions souligné déjà en septembre, puis en octobre, la fin d'une civilisation est provoquée par une injustice sociale devenue insupportable et/ou par des dégâts écologiques importants. Voir ce qu'il est advenu de l'Empire Romain ou des habitants de l'île de Pâques, par exemple.
Nous voilà donc partis à parler des gilets jaunes.
Tout et n'importe quoi a été dit sur ce mouvement qui désarçonne les médias et les z'élites par leur refus d'avoir des représentants "officiels", de se comporter comme des opposants politiques "classiques" ou des syndicats et aussi par leur hétérogénéité.
On les dit "apolitiques", ils sont a-partisans. La différence ? Ils font de la politique au sens premier du terme en dehors de tous partis ou mouvements politiques.
On les dit contre les syndicats, ils sont pour les syndiqués. La différence ? Ils savent que les syndiqués de base sont leurs frères de lutte mais se méfient avec raison des dirigeants syndicaux qui "négocient" avec les gouvernements lors de réunions dont les débats se déroulent secrètement au lieu d'être publics. Comment savoir quels compromis précis (et compromissions) les dirigeants syndicaux ont acceptés ? Pourquoi ne pas filmer et diffuser en direct ces négociations ? Elles concernent tout le monde, pourtant.
Quelqu'un demande aux participants de citer une victoire syndicale de ces dernières décennies. Un peu de flottement... Un participant parle de 1968... mais ça fait plus d'un demi-siècle et les syndicats n'ont fait qu'emboîter le pas d'une révolte citoyenne. [d'ailleurs, mai 68 ne serait-il pas un des éléments précurseurs de la fin des trente glorieuses que l'on peut situer vers fin années 70/début années 80 ?] - Une personne cite les victoires de 1936.... presque un siècle ! La (vraie) gauche venait de gagner les élections et les syndicats de l'époque n'étaient pas aussi "arrangeants" avec le pouvoir que maintenant.
Non, aucune victoire depuis des décennies : la loi "travail" est passée, la désintégration de la SNCF est passée, la contre-réforme des retraites est passée, ....
Que les syndiqués se joignent aux gilets jaunes : oui, mille fois oui, d'ailleurs certains font partie du mouvement depuis belle lurette - que les syndicats s'en mêlent officiellement.... aïe ! Méfiance ! En plus, avec leur manie de brandir leurs drapeaux par dizaines, voire par centaines... c'est assez détestable.
Quelqu'un déclare qu'il est également gênant de voir les gilets jaunes brandir le drapeau bleu-blanc-rouge. Cela fait penser au FN, devenu RN... c'est dommage que ce drapeau né de la Révolution Française soit maintenant associé à un parti xénophobe. Pour les gilets jaunes, c'est le drapeau des révolutionnaires sur qui la garde royale tirait. Idem pour la"Marseillaise", chant entonné par les révolutionnaires, c'est en pensant à eux que les gilets jaunes le chantent.
Passons à l'hétérogénéité des gilets jaunes : ah ! Cela donne bien du fil à retordre à nos médias qui aiment tant mettre des étiquettes partout. Et oui, il y a de tout : des jeunes, des retraités, des hommes, des femmes, des précaires, des un peu moins précaires, des chômeurs, des travailleurs, des patrons de petites entreprises, des étudiants, .... et puis des abstentionnistes, des votants à gauche, des qui ont cru bien faire en votant Macron aux dernières présidentielles et... des votants à l'extrême-droite. Ouais, ça, ça plaît bien à ceux qui cherchent à discréditer le mouvement. Ils sont pourtant minoritaires, la plupart de ceux-là ont vite compris que ce ne sont pas les immigrés leur ennemi, c'est le système financier, c'est l'injustice sociale, c'est l'injustice fiscale qui les vampirisent, pas des plus défavorisés qu'eux. N'en déplaise aux fachos qui tentent de les noyauter et qui se font de plus en plus souvent jetés hors des manifestations.
La diversité des gilets jaunes est un atout. L'humanité est riche de ses diversités. Stop à l'individualisme initié et soigneusement entretenu par une propagande efficace qui aliène les esprits (publicités, télévision, incitation au consumérisme effréné,...) ! Place aux individus formant communauté respectant les différences !
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Impossible de retranscrire tout ce qui s'est dit à propos des gilets jaunes : cette synthèse serait bien trop longue.
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Un mot cependant concernant les fameuses "violences" lors des manifestations. * voir lien en fin de billet
Celles des policiers sur des manifestants majoritairement pacifiques sont inadmissibles, mais ce ne sont pas elles que les médias, le gouvernement, certains élus, certains "bien-pensants" mettent en avant, ce sont celles commises par les manifestants.
Les médias s'étranglent d'indignation devant des dégâts matériels visant essentiellement des symboles du capitalisme (photo 1 : un Distributeur D'argent Bancaire en feu). Comparons cela avec les blessures (photo 2) dont certaines très graves et handicapantes à vie occasionnées par les tirs de flash-ball, les grenades de désencerclement, le matraquage des "forces de l'ordre" qui ne méritent plus le nom de "gardiens de la paix" : les atteintes à la personne seraient donc moins révoltantes que du matériel détérioré ???
Chaque 14 juillet, un hommage national est rendu aux révolutionnaires ayant pris la Bastille pour s'emparer des armes qui y étaient stockées. Viendrait-il à l'idée de quiconque de les traiter de "casseurs" ? Certainement pas ! Ils ont été les précurseurs de la grande révolution dont la France est si fière. Les "casseurs" d'aujourd'hui seront-ils les héros de demain ? Ce n'est pas impossible.
Et cela nous amène à la seconde partie de cette discussion.
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Quel type d'ère viendra après la fin de celle que nous vivons ?
"les Calamiteuses" ? Les tenants du capitalisme, follement et inconsciemment suicidaires, continueront-ils sur leur chemin destructeur en sachant qu'ils mettent l'humanité et même la planète en danger pour amasser de l'argent, des richesses, des biens encore et encore... parce qu'ils auront réussi à faire taire les populations ?
Ou
"les Respectueuses" ? Les populations ayant eu le courage, l'intelligence, la pugnacité de renverser le capitalisme et ses excès, place sera-t-elle faite au respect mutuel des êtres humains entre eux, de la biodiversité, de la planète ?
[Nota : Il est sidérant de constater que nous en sommes à envisager, presque sans frémir, la fin de l'humanité qui (sé)vit sur terre depuis des millénaires, mais pas celui du capitalisme qui n'existe que depuis 2 ou 3 siècles, pourtant principal coupable des maux dont nous souffrons et qui risquent de nous anéantir.]
Aucun d'entre nous n'ayant apporté une boule de cristal (pffff.. on ne peut compter sur personne.
), nous n'avons pu répondre précisément à ces questions.
Nous nous sommes donc d'abord demandé quand les "gaspilleuses" se termineront.
Là, les avis ont divergé.
Certains disaient "quelques années". Après tout, en juillet 1789, qui aurait osé imaginer que moins de quatre ans plus tard, le roi serait exécuté alors qu'il était intouchable, sacré, considéré de "droit divin" ?
D'autres se voyaient attendre encore quelques décennies. Mais alors ... que de dégâts encore à déplorer !!! Dégâts environnementaux et sociaux ! Y en a-t-il pas trop déjà ?
Quelqu'un a dit "des siècles" !!! Oh !!! Impossible ! L'humanité aura disparu avant... et peut-être même toute vie sur terre ; la seule planète vivante de notre système solaire sera alors morte comme les autres planètes et son satellite, la lune.
Et comment en finir avec ces fichues "gaspilleuses" ?
Le problème à résoudre a deux faces : l'une écologique (si ce combat est perdu, tout autre est vain), l'autre sociale.
Nous devons faire admettre, de gré ou de force, aux décideurs (gouvernement, monde de la finance, multinationales, ultrariches, ...) que ces deux parties sont incontournables et liées.
Pour la partie écologique, la population est, en grande partie, consciente de l'urgence. La pétition de soutien à une action de justice contre l'État qui ne prend pas les mesures nécessaires a obtenu plus de 2 millions de signatures en peu de temps. Les Pays-Bas ont montré l'exemple : la Justice a décidé de contraindre le gouvernement à lutter plus efficacement contre les dérèglements climatiques https://reporterre.net/La-justice-somme-les-Pays-Bas-de-lutter-davantage-contre-le-changement
Pour faire prendre conscience de cette urgence aux décideurs, il faut tout tenter, car ils sont très loin d'y être sensibles malgré leurs blabla sur la protection de la planète : https://www.youtube.com/watch?v=2pPJia2owbQ
En ce qui concerne la partie sociale, le mouvement des gilets jaunes prend une large part dans la lutte contre les injustices sociales et fiscales, contre l'absence de réelle démocratie, contre le N.O.M. (Nouvel Ordre Mondial) où "l'argent devient l'identité des êtres humains" [belle formule], ...
Ce qui est à développer, c'est le respect des différences, les liens sociaux, l'amour, l'humour aussi qui débloque bien des situations qui pourraient dégénérer, la solidarité (merde à la charité qui se pratique d'un être "supérieur" envers une personne qu'il considère comme inférieure). Les exploités ne demandent pas la charité, ils exigent le droit de vivre dignement, droit inscrit dans la déclaration universelle des Droits des Humains.
Comment redévelopper ces éléments qui font partie de la nature humaine, l'Homme étant un "animal" social ? Par l'éducation, l'information,.... le mot "éducation" est revenu plusieurs fois - cela ne concerne pas seulement les enfants à l'école, mais aussi les adultes, une véritable éducation populaire est indispensable (voir les travaux de Franck Lepage, par exemple - vidéo de 9 mn pour les personnes qui ne le connaissant pas https://www.youtube.com/watch?v=JjJ2tzh3r7w) quant à l'information... heureusement, la méfiance envers les "chiens de garde" se répand de plus en plus. Les citoyens cherchent et trouvent des sources d'informations plus fiables, tout en se préservant du mieux qu'ils peuvent des "fake-news" et des théories complotistes. S'informer est presque un parcours du combattant.
Souhaitons-nous réciproquement "bon courage !".
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C'est très gratifiant d'entendre un des participants, qui venait pour la première fois, déclarer à la fin du débat "C'était bien... j'ai appris des choses". 
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INFO : Jeudi 13 février 2019, à 18 h30, salle des coquelicots, METZ PONTIFFROY 1 rue Saint Clément 57000 Metz , conférence-débat au sujet des gilets jaunes organisée par Le Monde Diplomatique
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Lien au sujet de la non-violence :
Où on apprend que si les noirs ont obtenu des droits civiques aux USA, ce n'est pas seulement grâce à Martin Luther King, mais aussi (surtout ?) parce que le mouvement des "Blacks Panthers" faisait peur au gouvernement par sa radicalisation.
De même, l'indépendance de l'Inde a été accordée par le pouvoir anglais parce qu'en parallèle de la lutte non-violente portée par Gandhi, d'autres ont lutté les armes à la main et ont commis des attentats à la bombe - le pouvoir, prenant peur, a préféré céder à la partie non-violente de la lutte.