Le rendez-vous du 6 juin 2018 - le blog du café repaire de Metz

Hiboux et chouettes, c'est ainsi que se désignent eux-mêmes les opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure qui, depuis automne 2016, occupent le bois Lejuc à proximité.

La "maison de la résistance", elle, est située à Bure même - acquise en 2005, occupée et aménagée depuis par les résistants à ce projet.

La résistance à ce projet se tient donc maintenant en ces deux endroits.

http://www.sortirdunucleaire.org/Presentation-de-la-maison-de-Bure

" Bure Zone Libre est une association antinucléaire spécifiquement axée sur l’opposition à l’enfouissement des déchets nucléaires mais assure également son soutien à de nombreuses luttes nationales et internationales. Au delà des moyens d’actions classiques de toute association souhaitant diffuser de l’information, nous disposons d’un outil particulièrement précieux qu’est la Maison de résistance à la poubelle nucléaire. ...

C’est à ce titre que la Maison a acquis son identité première : un lieu où se rencontrent des gens pour travailler ensemble (a l’échelle locale, nationale et franco-allemande). Ce qui n’est pas étonnant puisqu’elle est l’unique maison antinucléaire de France, qui prend place dans un bâtiment impressionnant par ses proportions et presque mythique par sa rusticité ! C’est un lieu désormais chargé d’histoire car sauvé de la ruine à la force du poignet, située sur le lieu même de son combat, et fréquentée par des militants de toute la France, d’Allemagne et d’ailleurs. "

Description sommaire du projet : (voir lien ci-dessous)

- 300 km de galeries en labyrinthe à 500 m sous terre

- presque 700 ha de surface d'installation, de conditionnement, de stockage, etc...

- 130 ans de travaux, puis de remplissage

- 80 000 m3 de déchets à enfouir de haute et moyenne activité pour des millions d'année ("protégés" par du béton garanti 4 à 5 siècles) dont le transport nécessitera 2 trains par semaine pendant 130 ans.

http://burestop.free.fr/spip/spip.php?article664

Zone mauve : étendue où seraient prévues des cheminées d'aération, particulièrement dans le bois de Lejuc - ce dernier n'appartient pas (encore ?*) à l'ANDRA, mais des travaux y sont déjà entrepris... et d'abord, comme dans tout projet de ce genre, on commence par tuer des arbres.

C'est là que les hiboux et les chouettes ont décidé de leur occupation.

En février 2018, la police les en a délogés avec une violence disproportionnée - leur présence y est légitime, ce bois étant encore un bien public. * https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/enfouissement-des-dechets-nucleaires-a-bure-ils-allaient-tout-bousiller_1884379.html

"la justice administrative a invalidé la cession du bois Lejuc, situé à Mandres-en-Barrois près de Bure, à l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs - ... Ce qui est dommage, c'est qu'Andra a déjà défriché sept hectares de la forêt [en vue des premiers travaux]. Ils avaient vraiment l'intention de tout bousiller"

Les policiers n'ont pas fait qu'expulser les occupants du bois Lejuc, ils ont également investi la maison de la résistance, propriété privée des résistants. Ils y ont fait de nombreux dégâts.

Les motifs de l'opposition à ce projet :

Ils sont nombreux, justifiés, sensés.

http://burestop.free.fr/spip/IMG/pdf/risques_et_mensonges_burestop_24_mars_2018_final.pdf

- stockage dans une matrice argileuse friable et saturée en eau - roche non auto-porteuse - nécessité de structures renforcées souterraines avec de l'acier (des centaines de milliers de tonnes), corrosion de cet acier à long terme, impossibilité de reprendre des colis défectueux et d'effectuer de la maintenance, risques d'effondrement, ventilation indispensable par laquelle seront évacués des gaz radioactifs, des colis pouvant gonfler ou s'auto-enflammer , un environnement très sensible à l'incendie, évacuation difficile de la chaleur, réversibilité et récupérabilité impossibles, contamination des eaux de surface et des aquifères du bassin parisien, ...

- ces risques sont confirmés, non maîtrisés, non anticipés, amplifiés par le stockage sans colis de stockage

- des fissures ont déjà été constatées dans une alvéole de stockage du laboratoire - il faut rappeler que ce projet n'en est qu'à son étude en laboratoire

- des mensonges ont été mis à jour (CIGéo Papers - CIGéO = Centre Industriel de stockage géologique), des tromperies sur la sûreté, des conflits d'intérêts sont avérés (1), des documents "toilettés" pour l'ASN (agence de sûreté nucléaire), des informations allégées pour l'ISRN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), la crédibilité d'ANDRA (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) légitimement mis en doute.

(1) http://www.villesurterre.eu/images/stories/NewsLetter-37-diffusee.pdf La SGF (Société Géologique de France) a établi avec une trentaine d'associations une convention de partenariat ou accord d'adhésion. Certaines sont subventionnées par l'ANDRA.

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D'autres centres de stockage souterrain ont connus de graves incidents -

en Allemagne, les sites de stockage profond sont en péril et un nouveau site devrait ouvrir à Konrad, une ancienne mine de fer, en 2022. En attendant, près de 70.000 m³ sont entreposés en surface. ,

aux USA à (Carlsbad, Nouveau-Mexique), le Wipp a été mis en service en 1999 pour stocker 173.000 m³ de déchets militaires de faible et moyenne activité à vie longue dans des dômes de sel à 640 mètres de profondeur. Quinze ans plus tard, en février 2014, un incendie souterrain a entraîné un dégagement en surface de radioactivité et la contamination de 21 travailleurs. Prévu pour être sûr pendant 10.000 ans, le site est arrêté pendant trois ans et les travaux de remise en état ont coûté plus de deux milliards de dollars. , ... -

https://reporterre.net/Le-casse-tete-international-des-dechets-radioactifs

En Suède, à Forsmark, à 150 km de Stockholm, la société privée SKB cherche à enfouir 12.000 tonnes de combustibles irradiés ... dans une couche de granit à 450 m sous terre. .......  Mais le projet n’est pas fait : en janvier 2018 le tribunal suédois de l’environnement a retoqué la demande de construction, estimant que la sûreté du projet n’était pas assurée. C’est maintenant au gouvernement de trancher.

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Quelles solutions alors ?

Stockage ACCESSIBLE - entreposage direct, en subsurface, en conteneur à sec, ....

"entreposage pérenne de subsurface, ni définitif, ni intermédiaire, qui serait accessible, réversible, protégé des agressions, pendant 100, 200, 300 ans ». Le temps nécessaire pour « mettre les moyens pour continuer de chercher une solution à ce problème inextricable ».

Comble de l’ironie, Orano (ex-Areva), ....., est pourtant l’un des leaders du stockage de surface aux États-Unis. L’entreprise intervient sur 23 réacteurs pour le transfert des assemblages des piscines jusqu’à ses conteneurs horizontaux « Nuhoms », qu’elle vante comme le « plus haut niveau de sécurité » dans des vidéos promotionnelles.

Ce long "préambule" cache le fait qu'il n'y a pas vraiment eu de discussion lors de ce rendez-vous car les membres du collectif messin de soutien aux opposants du projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure étaient absents, alors que leur présence avait été sollicitée et promise - oubli ? contretemps ?

Nous ne leur en tenons aucune rancune car ils sont très occupés à préparer la journée de mobilisation prévue le 16 juin à Bar-le-Duc.