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Lors du premier rendez-vous de cette saison 2018-2019, nous avons abordé le sujet de l'urgence climatique, ce 6 octobre nous parlons d'une autre urgence : l'urgence sociale et, particulièrement, de l'organisation de la désorganisation des services publics mise en œuvre depuis des décennies par les gouvernements successifs et accélérée à marche forcée par l'actuel gouvernement.
L'Histoire nous apprend que la disparition d'anciennes civilisations a été la conséquence soit d'une gabegie écologique (exemple : l'île de Pâques), soit de trop grandes disparités sociales (exemple : l'empire romain, même si, pour ce dernier, d'autres critères sont à prendre en compte) - notre civilisation cumule ces deux causes. De ce fait, son effondrement est inéluctable à plus ou moins court terme, soit quelques décennies à peine.
Pire : cette fois, l'effondrement va être mondial, le gâchis écologique s'étant propagé à toute la planète.
Ne pas s'étonner si nos propos sont donc souvent "hors-sujet" car ne concernant pas seulement le sabotage des services publics au profit d'intérêts privés, excluant de ce fait les populations dont les moyens financiers sont insuffisants pour avoir accès à ce qui est pourtant un droit pour tous : éducation, santé, transports, ...
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Commençons quand même par faire un constat que personne ne peut contester et résumé ci-dessous en une citation de Noam Chomsky :
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Cela ne concerne pas seulement les hôpitaux, évidemment...dont on ne parle même pas, tellement la déliquescence du système de santé est manifeste.
On meurt aux urgences maintenant en France. Voir cet article datant de juillet 2017 (la situation a encore empiré depuis) : https://www.20minutes.fr/sante/2039875-20170516-deces-inexpliques-urgences-soins-train-degrader
Extraits : " « Il y a des morts évitables dues à la désorganisation de services d’urgence, et c’est scandaleux »" - "Ces urgences ont besoin d’une réorganisation et de plus de moyens, plaident ces urgentistes. Car l’affluence aux urgences n’est pas près de se tarir. « Aujourd’hui, la population vieillit et a de plus en plus de mal à trouver un médecin disponible, proche et prêt à se déplacer à domicile, explique Pierre-Yves Gueugniaud. On n’a pas fait évoluer les services d’urgences pour répondre à cette hausse. ». « Un jour de départ en vacances, vous ajoutez des trains, renchérit Patrick Pelloux. Mais, en France, on n'ajoute ni personnel ni lit, en cas d’épidémie. »"
[Au fait, savez-vous que le fameux "trou de la sécu" est en passe de devenir "l'excédent de la sécu" ? Ne nous réjouissons pas trop vite, cet excédent va être plafonné et le surplus, au lieu de financer la santé, servira, selon un rapport de la Cour des Comptes, à réduire le déficit de l'État pour un montant qui pourrait atteindre 24 milliards d'euros en 2022, https://blogs.mediapart.fr/ugictcgt/blog/020718/hold-annonce-sur-un-pognon-de-dingue ]
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Éducation : réformes aberrantes qui se succèdent, baisse constante des moyens financiers et humains, ... des centaines d'étudiants n'ont pas obtenu l'entrée dans des écoles "grâce" à "parcousup" : les familles ayant les moyens sont contraintes d'inscrire leurs enfants dans des écoles privées afin de leur permettre de continuer leurs études.
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Lors de l'annonce de la "réforme" (comprendre "régression") de la SNCF, le gouvernement, la main sur le cœur, avait juré qu'il ne s'agissait pas de la privatiser. Nous apprenons maintenant que l'entretien de certaines petites lignes va être confié à des d'entreprises privées :
Extrait de l'article en lien ci-dessus : "Interrogé sur les menaces immortalisées par le film de Ken Loach « The Navigator » (2001), qui décrivait le dumping social, la déshumanisation et les absurdités qui ont accompagné la privatisation du réseau britannique, Patrick Jeantet reste prudent : « On verra...."
À écouter : interview (59mn) revenant sur la lutte contre la réforme de la SNCF, constat lucide sur le rôle parfois obscur des syndicats (les cadres, pas les militants syndicalistes), conscience que la lutte sociale concerne toute une classe (fonctionnaires, salariés privés, précaires, retraités, étudiants, ...), urgences climatique et sociale indubitablement liées (slogan "protéger le climat, pas le capital") - si la journée d'actions prévue le 9 octobre prochain n'est que la convergence des luttes sociales (trop souvent fragile et provisoire, comme on en a eu tant de fois la preuve), en oubliant le désastre écologique,... elle sera encore vouée à l'échec). http://audioblog.arteradio.com/post/3088047/20181001_repression_a_la_sncf/
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La Poste
Il n'y a plus de bureaux de poste dans les petites et moyennes communes. Ce service public est pratiquement en phase finale de privatisation. La distribution du courrier devient déjà problématique et ne sera bientôt plus quotidienne. Les embauches se font au compte-gouttes et quasi seulement à des emplois de droit privé.
Voir cette enquête menée par "Le Média" (proposant des infos qu'on n'a pas ailleurs, traitant de dossiers de fond, ayant des intervenants qui ne feront jamais partie des "experts" invités à la télévision et qui savent pourtant de quoi ils parlent) - https://www.youtube.com/watch?v=J73KqXy9zOQ
[Pour continuer ce travail indispensable, "Le Média" a besoin de nous : songeons à le soutenir avec des dons ponctuels ou/et en devenant "socio" :
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Cet abandon des petites et moyennes communes amplifie la perte de cohésion sociale, alors que nous en avons bien besoin pour lutter ensemble, déplore un participant.
On peut ajouter également le fait que les démarches administratives sont de plus en plus souvent dématérialisées, renchérit une autre personne. Ce qui signifie de moins en moins de liens humains dans notre société.
Il faut reconnaître que la manipulation des esprits nous influence, nous rend individualistes, remarque quelqu'un.
Certains plus que d'autres - en avoir conscience est déjà un pas vers plus de lucidité, même s'il est très difficile de s'en défaire totalement.
[Justement, il est dommage qu'aucune personne présente estime qu'il est bon de se "débarrasser" des fonctionnaires "privilégiés", nous aurions pu tenter de comprendre à quel point et comment elle est influencée par les discours des "chiens de garde".]
Mais cessons de nous auto-flageller, car les grandes décisions nous échappent ; elles sont le fait des gouvernements qui font les lois favorisant les ultra-riches, les multinationales, la finance, la priorité aux profits à court terme sans tenir compte des coûts de l'externalisation de la politique de la croissance, la croissance, la croissance : dégâts environnementaux parfois irréversibles, injustices sociales croissantes.... causes du risque d'effondrement prochain.
Sont-ils dépourvus d'instinct de survie, ces décideurs et ces capitalistes ? Tellement persuadés de leur supériorité, se croient-ils à l'abri ?
Même influencés par le conditionnement que nous subissons depuis la naissance, nous sommes plus lucides qu'eux, aveuglés qu'ils sont par leur dogme quasi religieux du "pèze, du fric et du saint profit".
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Et la Justice ? C'est absolument scandaleux que des tribunaux d'arbitrage privés soient en mesure de permettre à des multinationales d'être au-dessus des lois nationales - les traités de commerce international (CETA, par exemple, entre l'UE et le Canada) inscrivent cette disposition dans leurs textes.
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Nous en arrivons ensuite à parler de la privatisation de l'énergie - l'État privatise les barrages hydrauliques - le gaz et l'électricité sont presque totalement aux mains d'entreprises privées, l'État y a de moins en moins de parts. Ce qui explique les augmentations constantes de leur prix pour chaque foyer. (Et on ose nous dire que privatiser l'entretien des petites lignes de la SNCF le rendra moins coûteux !!!)
Ceci nous ramène à cette série de vidéos de 15 mn environ rappelant comment cela s'est fait :
https://www.mainbassesurlenergie.com/
Une discussion s'engage sur l'électricité dite renouvelable et durable.
Le Portugal, au mois de mars et pendant plusieurs jours, a produit plus d'électricité renouvelable que ces besoins... c'est donc possible : https://www.euractiv.fr/section/energie/news/portugal-breaks-100-renewables-mark-but-remains-isolated/
[Mais le gouvernement français est réfractaire au changement, il refuse les réformes de bon sens, il se plaint sans cesse des Français, il ne fait même pas l'effort de traverser la rue pour trouver des solutions, ...]
Plusieurs personnes pensent que la solution est d'aller vers la localisation de la production diversifiée d'électricité (rivière, soleil, vent, pluie, ...) par commune, par quartier dans les grandes villes et même par bâtiment - ceci d'autant plus que l'acheminement de l'électricité depuis les grosses centrales occasionne des pertes allant parfois jusqu'à 30 %. Plus la source de production est proche, moins il y a de pertes d'énergie.
Pourquoi aucun décideur ne prend ce fait en compte ?
Et surtout, surtout, en finir avec le gaspillage !!! Les particuliers sont nombreux à faire en sorte de gaspiller le moins possible le gaz et l'électricité, ne serait-ce que par souci d'économie. Mais que dire de toutes ces enseignes commerciales lumineuses, de ces panneaux publicitaires lumineux, de ces écrans géants, de ces réverbères éclairant toutes les nuits des rues désertes, des parcs vides, ... !
Là, nous pouvons faire quelque chose : bientôt, la campagne électorale des municipales va commencer - faisons pression sur les candidats pour exiger d'inscrire dans leur programme la fin de ces aberrations : c'est du niveau de compétence des mairies.
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Nous qui sommes restés des humains ayant gardé notre instinct de survie, nous préparons à l'après catastrophe devenue inévitable.
Un exemple : https://mrmondialisation.org/en-ariege-un-village-unique-vit-deja-la-transition-ecologique/
Voir ce livre de Pablo Servigne https://pabloservigne.com/comment-tout-peut-seffondrer/
Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes
"... aujourd’hui, l’utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L’effondrement est l’horizon de notre génération, c’est le début de son avenir. Qu’y aura-t-il après ? Tout cela reste à penser, à imaginer, et à vivre ..."
Nous sommes de plus en plus nombreux à pratiquer des alternatives : incroyables comestibles (voir le RV de mars 2017), pratique de la permaculture, penser l'économie dans le sens premier du terme (c'est à dire ne pas gaspiller), prendre les transports en commun ou circuler en vélo, réinterroger notre confort, satisfaire nos besoins mais pas nos envies, manger moins de viande (voire plus du tout), réfléchir à la société ce que nous voulons et à ce que nous ne voulons plus.
Et c'est un peu ce que nous venons de faire lors de cette discussion.
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Tiens ! Aucun d'entre nous n'a fait référence au "plan pauvreté" récemment annoncé par le gouvernement... c'est dire à quel point nous avons confiance en son efficacité pour rétablir la justice sociale !
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Apporter une pince coupante - cette mystérieuse phrase n'est compréhensible que par les personnes ayant participé à ce débat ;-)
